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Les digressions de janvier 2002

Des vœux pour le début de l'année ?

HôkyôjiLe saviez-vous ? Une littérature votive s'est développée dans le bouddhisme extrême-oriental et de nombreux maîtres zen ont laissé des écrits votifs (j. hotsugammon). On connaît dans le Sôtô, celui de Keizan Jôkin (1268-1325). Voici celui, moins connu, de Gida Daichi (1290-1366), l'un de ses disciples :

Daichi Zenji hotsugammon : Avec ce corps reçu de mes parents, je souhaite faire une dédicace par un océan de résolution dans les trois trésors. Que je sois en mouvement ou en repos, je ne m'écarterai des règles du dharma. Jusqu'à ce que j'ai réalisé l'esprit du bouddha, de vie en vie et d'existence en existence, que je quitte la vie ou que j'entre dans la mort, je ne délaisserai son dharma. De lieu en lieu et de place en place, je ne me lasserai de faire passer largement les êtres. Que ce soit sur une forêt de sabre ou sur une montagne de couteaux, que ce soit dans l'eau d'une bouilloire ou dans les cendres d'un fourneau, je n'emporterai que le trésor de l'œil de la vraie loi. Que ce soit ma charge et que partout je sois comme un gardien.

PS : La photographie représente l'un des bâtiments de l'antique monastère d'Hôkyôji fondé dans l'ancienne province d'Echizen (l'actuelle préfecture de Fukui) par Jakuen, l'un des disciples de Dôgen, le fondateur de l'école Sôtô.

Les digressions actuelles


Soyez zen

Il a suffi que le Président de la République émaille ses discours des mots de "sagesse" et de "sérénité" pour qu'un journaliste politique qualifie un jour M. Chirac de "président zen" (Le Monde, 10-01-1999). En juin 1999, un autre journaliste du Monde n'hésitait pas à écrire "la philosophie zen a fait un nouvel adepte" en parlant... du sang-froid d'Aimé Jacquet durant les matches éliminatoires de la coupe du monde de football.

Étranges raccourcis, mais la mode, il faut l'avouer, est zen. Soyez zen! L'injonction devient omniprésente. Il est vrai que le mot même est à faire rêver tous les publicitaires : court, exotique, léger même. Et propre à lui faire dire n'importe quoi. Voici donc arrivés l'alimentation zen, les cosmétiques zen, le fauteuil zen! Cette dérive sémantique doit-elle choquer les bouddhistes zen ? Pas si sûr. Ils auront remarqué que le refrain ("sans amour et sans haine...") de la fameuse chanson homonyme de Zazie fait directement allusion aux premières phrases de l'un de leurs textes fondamentaux composé au VIIIe siècle (1). Par une étrange césure, la chanteuse glisse également un Bouddha subliminal dans la même chanson. Écoutez comme "pour un petit bout d'atoll" devient dans sa bouche "pour un petit bouddha-tol" (si, si, écoutez bien...). Hasard, diront certains. Mais la transmission des idées se fait aussi à coup de slogans et de chansons, dussent-elles être travesties.

(1) "La voie suprême n'est pas difficile / pour peu qu'on évite de choisir // Mais qu'il n'y ait ni amour ni haine / et distinctement elle sera claire" (Shinjimmei, "Ecrit sur la foi en l'esprit").


Au hasard des lectures

    Nicolas Bouvier, Chroniques japonaises, Ed. Payot (coll. Petite bibliothèques Payot / Voyageurs, n° 53), 1991, pp.176-177

Bodhidharma- Quels mérites me suis-je acquis en répandant la Bonne Loi ? demandait l'affable empereur Wu, grand protecteur du bouddhisme, au moine Bodhi-dharma, fondateur du Zen en Chine.

- Pas le plus léger, répondit le patriarche.

- Quel est alors le premier principe de la Doctrine sacré ?

- Aucun : il n'y a rien de sacré.

- Alors qui donc êtes-vous pour vous présenter ainsi devant nous ?

- Je ne sais pas !

L'empereur aurait dû se douter qu'une pareille rustrerie chez un saint homme cachait quelque chose qui méritait d'être examiné de plus près, mais il se contenta de lui montrer la porte et sombra dans la perplexité.

Quand, mille ans plus tard environ, François-Xavier débarque à Kagoshima, il fut reçu de la façon la plus aimable par les bonzes du temple zen qui dominait la ville. On lui fit visiter le quartier des moines et le zendo (la salle de méditation) où les novices étaient assis dans la position du Bouddha sur son lotus, les yeux fixés à trois pas devant eux, absolument immobiles. À la question "Mais que font-ils ?" son ami, le bonze Ninjitsu, répondit : "Certains comptent ce qu'ils ont reçu des fidèles le mois dernier ; d'autres encore pensent à leurs loisirs, bref, aucun d'entre eux ne pense à quoi que ce soit qui ait un sens quelconque."

Une réponse absolument honnête. François-Xavier aurait dû se demander si, chez les gens dont il admirait le caractère, une pareille trivialité ne cachait pas quelque chose d'important. Il n'eut pas cette prudence et se contenta de constater par la suite que, dans la discussion, les moines zen étaient des adversaires formidables et que, malgré leur esprit vif et ouvert, il n'y avait pas moyen d'en convertir un seul.

Voilà deux types de réponses à la question "Qu'est-ce que le Zen ?" La première, d'une muflerie délibérée ; la seconde d'une platitude si quotidienne que notre esprit occidental épris de catégories se demande comment diable y rattacher le plus petit lambeau de "sacré".


La vie des centres zen

The Sanshin Zen Community, le centre créé en 1996 dans l'Indiana par Shohaku Okumura (à gauche sur la photo) nous signale qu'il va édifier un nouveau centre de pratique. Shohaku Okumura en prendra la direction au printemps 2003 après la fin de son mandat à la tête du Sôtô Zen Education Center. Ce centre suivra le style initié par Kôshô Uchiyama dans son temple d'Antaiji au Japon et offrira différents stages et retraites, notamment :

- une retraite mensuelle de cinq jours consacrée exclusivement à la seule méditation à raison de 14 heures par jour, sans services liturgiques ou autres enseignements

- des week-ends de méditation

- des séminaires d'études consacrés à Maître Dogen

Shôhaku Okumura est l'un des successeurs de Kôshô Uchiyama (1912-1998), lui-même disciple et successeur du fameux Kôdô Sawaki (1880-1965). Il a traduit de nombreux livres d'Uchiyama et de Dôgen, Opening the hand of thoughts, The Wholehearted Way (avec Taigen Dan Leighton) et Dogen's pure Standards for the Zen Community. Ordonné bonze en 1970, il a longtemps vécu aux États-Unis où il a dirigé plusieurs années le Minnesota Zen Meditation Center. Il dirige actuellement le Sôtô Zen Education Center basé en Californie.

En savoir plus ? Sanshin Zen Community


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