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Les digressions de septembre 2004

Mongolie : Un nouveau marché spirituel


BodhidharmaEn cette rentrée de septembre, nous vous proposons de découvrir un pays méconnu : la Mongolie et son difficile retour au bouddhisme.

À lire : Jacqueline Thévenet, La Mongolie, Méridiens, Karthala, 1999 et Les Mongols : de Gengis Khan et d'aujourd'hui, Armand Colin, Paris, 1986.


Aux confins de la Chine et de la Sibérie, la Mongolie est un immense pays de steppes, quasi désertique, puisqu'il ne compte que 2,4 millions d'habitants pour une surface équivalente à trois fois celle de la France. Près de quinze ans après l'effondrement d'un communisme violemment anti-religieux, bouddhistes et évangélistes tentent aujourd'hui de reconquérir ces quelques âmes. Le bouddhisme (dans sa tradition vajrayâna, le véhicule de diamant) était pourtant fermement enraciné dans le pays. Au début du XXe siècle, la Mongolie comptait environ 700 monastères et pas moins de 113.000 moines, soit le tiers de la population masculine de l'époque. Mais l'occupation soviétique de 1921 puis la proclamation de la République Populaire en 1938 brisèrent totalement ce bouddhisme mongol. Le monastère de GandanDans les années 30, les moines furent systématiquement sécularisés, déportés en masse ou tout simplement massacrés, les monastères et les édifices religieux démolis. Au plus fort de la répression et des purges, il ne restait plus que quelques dizaines de moines dans tout le pays. Dans les années 70, seul un monastère, celui de Gandan à Oulan-Bator, la capitale, demeurait en activité sous contrôle gouvernemental (photographie ci-contre). Le nombre de ses moines était limité à 100. Après l'élimination physique des moines et des moniales, le parti communiste s'est employé ensuite pendant toutes ces années à faire disparaître les "superstitions". Cible privilégiée : les enfants et les adolescents. "La propagande antireligieuse était telle que je croyais, avec les enfants de mon âge, que les moines étaient assoiffés de pouvoir et d'argent, prêts à tout. À chaque fois qu'on voyait des moines, on leur lançait des pierres et on les insultait." Se souvient Lama Bataa Mishigish un jeune moine né dans les années 70 à Oulan-Bator. Le simple fait de brûler une lampe à huile et de réciter quelques prières était considéré comme une activité subversive.

Aujourd'hui, après 70 ans de pouvoir communiste, et malgré la liberté retrouvée de culte, le bouddhisme renaît difficilement de ses cendres. En 1999, on dénombrait seulement 2.500 moines et 140 monastères, en fait le plus souvent de simples yourtes traditionnelles reconverties. Moines mongolsBakula rimpoché, un hiérarque de l'école Guélougpa, d'origine ladhakhi, qui fut nommé en 1989 ambassadeur d'Inde en Mongolie a tenté de fédérer ce timide renouveau. En 1991, le Dalaï-Lama s'est rendu dans le pays afin de soutenir ses efforts. Mais alors que de nombreux jeunes Mongols avaient pris l'habit monastique dans les années 90-95 peu après la démocratisation du pays, le nombre des ordinations a largement chuté au cours des dernières années. La nouvelle société de consommation semble plus attractive que les rites ou la philosophie bouddhistes. Le problème des vocations se double de celui de la formation puisque seul le monastère de Gandan, à Oulan-Bator, dispense actuellement des cours d'éducation religieuse. La plupart des jeunes moines doivent donc prendre la route de l'Inde s'ils veulent approfondir leur formation. Quelques bouddhistes occidentaux s'efforcent de mettre en place un institut bouddhique dans la capitale, mais cette initiative reste pour l'instant isolée.

La population, bien que s'affirmant naturellement bouddhiste, n'a plus qu'une vague idée de sa religion ancestrale. "Le grand public ignore même qu'il existe plusieurs branches et écoles au sein du bouddhisme vajrayâna, déclare Lama Bataa Mishigish, pessimiste. Leur religion se résume à quelques superstitions." S'ils doivent donc enseigner le b-a-ba du bouddhisme, les moines doivent également désormais composer avec le prosélytisme agressif des églises américaines. Les Baptistes, les Adventistes et les Mormons se sont en effet implantés dans le pays depuis quelques années. Leur nombre de fidèles, essentiellement des adolescents et des jeunes adultes, est aujourd'hui évalué entre 10.000 et 20.000. "Pourtant, comme le souligne le Lama Bataa Mishigish, la population reste largement indifférente à ces nouveaux mouvements religieux. À Oulan-Bator, les publicités ont désormais remplacé les slogans du parti. Sous les yourtes, la télévision voisine avec les images du Bouddha." Faudra-t-il que les Mongols fassent la rude expérience de la société de consommation pour retrouver leurs racines religieuses ?



Le saviez-vous ? Le drapeau mongol

Le drapeau mongol, adopté dans sa forme actuelle en 1945 et modifié en 1992 (l'étoile communiste a disparu), est formé de trois bandes verticales rouges et bleue. Dans la bande de gauche, un étrange idéogramme est le symbole par excellence de l'identité mongole. Utilisé dans le passé comme emblème, il fut apposé sur le drapeau mongol en 1921 lors de la guerre avec la Chine. Les Mongols l'appellent le soyombo.

Le drapeau mongolCette figure stylisée a été dessinée à la fin du dix-septième siècle par le célèbre moine bouddhiste Zanazabar pour encadrer la présentation du soyonbo, l'ancien alphabet mongol qu'il venait de codifier. Un alphabet qui n'est plus guère aujourd'hui utilisé malgré les efforts du gouvernement actuel pour le réhabiliter.

De haut en bas : Le feu, les trois flammes représentent la prospérité dans les trois temps (passé, présent, futur) ; le soleil et la lune ; les deux triangles représentent une flèche et une lance qui, pointées vers le sol, signifient la défaite de l'ennemi : les deux rectangles intérieurs représentent la stabilité qui permet de canaliser le dynamisme représenté par la figure ronde. Cette figure paraît être le symbole du yin et du yang, les Mongols préfèrent plutôt y voir deux poissons dont l'œil reste toujours ouvert. Ils représentent évidemment les principes mâle et femelle. Enfin, les deux rectangles extérieurs représentent la fermeté et la force.


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