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Rapide qui comme Idaten...


En japonais, Idaten bashiri, "une course d'Idaten", est une expression qui désigne une course particulièrement rapide. Idaten, figure du panthéon bouddhique, protecteur des temples zen, est associé dans l'imaginaire japonais à la vitesse. Et pour cause...

Idaten Idatenest le fils du Dieu Shiva et le commandant de son armée. On le nomme également Sukanda, Shikenda, Kenda ou même encore Ida Shôgun, "le général Véda". Il est le plus souvent représenté sous la forme d'un général en armure, tenant dans ses mains jointes (gasshô) un bâton ou une épée.

L'histoire veut qu'après la mort du Bouddha, un fantôme (preta) qui portait le nom évocateur de "Le rapide" se soit subrepticement emparé d'une relique du Bouddha, en l'occurrence l'une de ses dents. Idaten se serait alors élancé à sa poursuite et malgré l'agilité du fantôme l'aurait finalement rattrapé.

L'histoire d'Idaten fait partie des légendes bouddhiques qui hantent le folklore japonais. On la retrouve par exemple dans le Taiheiki, "L'Histoire de la grande paix". Composée au XIVe siècle, cette importante chronique de l'histoire japonaise couvre les années 1318-1367. Le texte est émaillé de nombreux contes bouddhiques. L'épisode est raconté brièvement de la manière suivante :

Lors de l'entrée dans le nirvâna du vénérable Shâkya [le Bouddha Shâkyamuni], alors que le cercueil doré n'était pas encore refermé, un esprit qui s'appelait Fantôme-le-Rapide s'approcha rapidement des arbres Shâla [au pied desquels le Bouddha était mort]. Il enleva et s'empara d'une dent. Les disciples du Bouddha des quatre assemblées [composées des moines, des moniales, des laïcs hommes et des laïques femmes] étaient pétrifiés. À peine l'avaient-ils laissé commettre son forfait qu'il avait bondit par-dessus quarante mille yojanas [280.000 kilomètres !] et qu'il avait dépassé les quatre dieux célestes [qui protégent le monde] à moitié du Mont Sumeru. Mais Idaten le poursuivit et s'empara de lui. ("Histoire de la Grande Paix", 8e chapitre)

À Kyôto, le temple de Sennyûji conserve une très ancienne statue d'Idaten qui se trouve justement placée dans le shariden, "Le pavillon de la relique". La statue ainsi que la relique, supposée être celle du Bouddha, furent apportées de Chine par le moine Tankai en 1255. Sennyûji est le théâtre d'une pièce de nô intitulée Shari, "La relique". Écrite par le dramaturge japonais Zéami (1363-1443), la pièce débute de la manière suivante : Un bonze se rend au temple de Sennyûji pour contempler la relique et la statue d'Idaten. Alors qu'il admire le sanctuaire, un homme se joint à lui. Rapidement le visage de l'inconnu se transforme. Il s'agit d'un démon qui s'empare immédiatement de la relique et disparaît en courant devant le bonze impuissant. Idaten est alors invoqué. Il apparaît à son tour. Évidemment, le dieu rattrape le fantôme et ramène finalement la relique au temple.

Il n'est donc pas étonnant qu'Idaten soit vénéré dans les temples et les monastères zen pour les protéger des voleurs. Et qu'aujourd'hui même, de nombreuses entreprises japonaises utilisent son nom comme symbole emblématique de la vitesse.


Dans la préfecture de Shizuoka au Japon, le temple de Kasuisai est l'un des plus importants temples zen de l'école sôtô. Les visiteurs peuvent y admirer un célèbre diptyque. Le tableau de gauche représente le fantôme dénommé "Le rapide". Il tient dans sa main la relique du Bouddha et court, court.... Sur le tableau de droite, Idaten l'a presque déjà rattrapé...



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