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Sanki rieki kaijiExplication sur les bénéfices à recevoir les trois refuges
Un enseignement du maître Jiun Sonja (1718-1804) :Un jour, Senkô et toutes les moniales zen lui demandèrent de leur conférer les trois refuges et il donna cette explication :
Si on ne reçoit pas les trois refuges, on déchoit dans les trois mauvaises destinées, celles des enfers, des esprits affamés et des animaux. Une fois reçus, si la prise de refuge dans les trois trésors a été faite d’une manière superficielle, on recevra la rétribution mortelle de renaître dans le monde humain. Si elle a été plus profonde, on recevra la rétribution de renaître dans le domaine des dieux. Si la prise de refuge a été réelle, on obtiendra le fruit d’auditeur ou de bouddha-par-soi. Si la prise de refuge a été portée à sa perfection complète, on réalisera le fruit de la bouddhéité dans le véhicule des bodhisattvas. Toutes ces disparités apparaissent selon le degré de profondeur dans la prise de refuge dans les trois trésors.
Lorsqu’on prend refuge dans le bouddha dans l’abandon du corps et de l’esprit, il n’existe plus d’esprit propre en dehors du bouddha ni de bouddha en dehors de son propre esprit, il n’existe plus d’être égaré en dehors du bouddha ni de bouddha en dehors des êtres égarés, il n’existe plus de terre en dehors du bouddha ni de bouddha en dehors des terres. Voilà ce que veut dire prendre refuge dans le bouddha. Et peut-être qu’on réalisera le grand éveil spacieux où l’on ne se lève pas de son siège.
Lorsqu’on prend refuge dans le dharma dans l’abandon du corps et de l’esprit, il n’existe plus de corps propre en dehors du dharma ni de dharma en dehors de son propre corps, il n’existe plus d’être égaré en dehors du dharma ni de dharma en dehors des êtres égarés, il n’existe plus de montagnes, de rivières et de terre immense en dehors du dharma ni de dharma en dehors des montagnes, des rivières et de la terre immense. Voilà ce que veut dire offrir sa vie au dharma. Et peut-être qu’on réalisera le grand éveil spacieux où l’on ne se lève pas de son siège.
Lorsqu’on prend refuge dans le sangha dans l’abandon du corps et de l’esprit, il n’existe plus de corps propre en dehors du sangha ni de sangha en dehors de son propre corps, il n’existe plus d’être égaré en dehors du sangha ni de sangha en dehors des êtres égarés, il n’existe plus une multiplicité de phénomènes en dehors du sangha ni de sangha en dehors de la multiplicité des phénomènes. Voilà ce que veut dire offrir sa vie au sangha. Et peut-être qu’on réalisera le grand éveil spacieux où l’on ne se lève pas de son siège.
Source : Jiun sonja hôgo shû, "Recueil des sermons du vénérable Jiun", Sammitsudô, Kyôto, p. 115.Traduit du japonais par Éric Rommeluère. Version de mars 2008. Reproduction interdite. [Télécharger et imprimer le texte complet au format pdf]
Photographie : une calligraphie de Jiun Sonja (DR).
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