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Le Recueil complet d'Eihei - Eihei kôroku

de Eihei Dôgen (1200-1253)


Si le Shôbôgenzô, "Le trésor de l'œil de la vraie loi", est bien le premier pan de l'œuvre du maître zen Eihei Dôgen (portrait ci-contre), sans conteste, le Eihei korôku, "Le recueil complet [des propos] d'Eihei", une compilation qui se veut exhaustive de ses prêches formels, de ses discours et de ses poésies en chinois, en est l'autre grand versant. Eihei DôgenLeur teneur, leur style sont assez différents, mais leur lecture conjointe permet de goûter à toute la subtilité de la pensée de ce moine singulier.

Le Shôbôgenzô est en effet écrit en japonais et constitué principalement de jishu, lit. "des discours à l'assemblée", des sermons informels qui permettaient à Dôgen d'aller au cœur de ses réflexions, notamment par un travail original sur la langue japonaise.

Le Eihei kôroku est, par contre, écrit en chinois et reprend pour l'essentiel ses jôdô, ses "montées en salle". Certains jours du mois ou de l'année, les moines se rassemblaient dans la salle du dharma (hattô), se mettaient en rang et restaient debout, les uns face aux autres. Le maître montait alors en chaire - en fait sur l'immense autel au centre du pavillon - et faisait un court sermon. Dans ses propres montées en salle, Dôgen suit la forme traditionnelle de ce genre de prêches. Les sermons s'appuient généralement sur des kôan, des histoires zen. Ils sont brefs et empreints de théâtralité ou de dramaturgie (cf. l'extrait ci-dessous). Paradoxalement, sous ces aspects conventionnels pointent souvent un humour, une verve, une poésie, une humanité, dont la lecture n'est pas toujours immédiate dans son Shôbôgenzô.


Le recueil est composé de dix parties :

- Le premier fascicule contient les montées en salle données au monastère de Kôshôji entre les années 1236 et 1243.
- Le second fascicule, les montées en salle données au monastère de Daibutsuji en 1245 et 1246.
- Les troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième fascicules, les montées en salle données au monastère d'Eiheiji entre les années 1246 et 1252.
- Le huitième fascicule contient des shôsan, des entretiens informels, et des hôgo, des "paroles du dharma", d'autres formes littéraires alors en usage.
- Le neuvième fascicule est une compilation de quatre-vingt-dix kôan accompagnés de juko, des commentaires en vers.
Eihei Kôroku - premier volume - 1631- Enfin, le dixième fascicule rassemble des poésies en chinois.

Si la quasi-totalité du Shôbôgenzô fût écrite avant 1244, la plupart des sermons du Eihei kôroku datent des dix dernières années de sa vie, lorsque Dôgen se fut installé au monastère d'Eiheiji dans la province d'Echizen (aujourd'hui la préfecture de Fukui). Le Eihei kôroku forme donc une suite dans la grande œuvre de Dôgen.


Deux éditions traditionnelles sont utilisées : l'édition dite de Sôzan, dite également l'édition du siège (honzanbon) de 1598, et l'édition populaire (rufubon) éditée par Manzan Dôhaku en 1672.

La photographie de droite représente la première page d'un manuscrit du Eihei kôroku daté de 1631 (© Komazawa University Library).


Les traductions anglaises actuellement disponibles :

Jusqu'il y a peu, seul Yûhô Yokoi, un professeur de l'école sôtô, s'était essayé à traduire en anglais ce texte difficile. Malheureusement, sa traduction s'avère peu fiable. Comme l'écrit Taigen Dan Leighton : "Unfortunately, difficulties with English coherency, unclear or questionable interpretations, and omissions from the original text significantly limit the usefulness of that volume." (Dôgen's Extensive Record, p. 49).

Thomas Cleary, le très prolifique traducteur des textes zen chinois et japonais, avait proposé quelques courts extraits dans son Rational Zen publié en 1993.

Enfin en 2004, Taigen Dan Leighton et Shohaku Okumura ont publié leur propre traduction annotée d'après l'édition de Sôzan. L'ouvrage, d'une grande qualité, fait plus de 700 pages.

Yûhô Yokoi, The Eihei kôroku, Tôkyô, Sankibô Buddhist Bookstore, 1987.

"Universal Book of Eternal Peace, selections from Eihei Kôroku", in Rational Zen: The Mind of Dôgen zenji, translated and presented by Thomas Cleary, Boston, Shambala Publications, 1993, pp. 41-82.

Dôgen's Extensive Record: A Translation of the Eihei Kôroku, translated by Taigen Dan Leighton & Shoaku Okumura, Wisdom Publications, Boston, 2004.

Il n'existe pas de traduction française de cet ouvrage majeur du bouddhisme zen.


[Un extrait] Premier fascicule, montée en salle pour le premier de l'an 1241, monastère de Kôshôji

Montant en salle, il dit :

Aujourd'hui, est le commencement de l'année mais c’est également le jour des trois matins : le premier matin de l'année, le premier matin du mois et le matin du jour.

Voici. Un moine demanda à Jingqinq : "Y a-t-il ou non une loi bouddhique pour le début de la nouvelle année ?"
[Jing]qinq dit : "Il y en a une."
Le moine dit : "Quelle est cette loi bouddhique du début de la nouvelle année ?"
[Jing]qinq dit : "Le premier de l’an inaugure l'année, les dix mille choses sont toutes renouvelées."
Le moine dit : "Maître, je vous remercie pour votre réponse."
[Jing]qinq dit : "Le vieux moine a aujourd’hui perdu l’avantage."

Il y eut également un moine qui demanda à Mingjiao : "Y a-t-il ou non une loi bouddhique pour le début de la nouvelle année ?"
[Ming]jiao dit : "Il n'y en a pas."
Le moine dit : "Chaque année est une bonne année, chaque jour est un bon jour. Pourquoi donc n'y en aurait-il pas ?"
[Ming]jiao dit : "Quand monsieur Zhang boit de l'alcool, monsieur Li est ivre."
Le moine dit : "Votre éminence, voilà une tête de dragon qui finit en queue de serpent."
[Ming]jiao dit : " Le vieux moine a aujourd’hui perdu l’avantage."

Le maître dit :

Ils ont répondu pareillement : "Le vieux moine a aujourd’hui perdu l’avantage." En entendant de telles paroles, tous se disent : "Perdre le bénéfice est une bon mot [pour méditer]." [Moi] le moine sauvage, je ne suis pas d’accord. Bien que Jingqinq et Mingjiao aient parlé d'une seule perte, ils n'avaient pas encore entr'aperçu un seul gain. Si quelqu'un demandait à Kôshô : "Y a-t-il ou non une loi bouddhique pour le début de la nouvelle année ?" Je lui dirais : "Il y en a une." Le moine a dit : "Quelle est cette loi bouddhique du début de la nouvelle année ?" [Moi] le moine sauvage, je lui dirais : "Que tout un chacun, qu'il se repose ou qu’il se lève, soit totalement fortuné." Et si le moine disait : "Dans ce cas, je m’y conformerais et je le pratiquerais." [Moi] le moine sauvage, je lui dirais : "Aujourd'hui, Kôshô a eu tant d’avantages." Pénétrez-le!"


Traduction Éric Rommeluère. Reproduction interdite. [Télécharger et imprimer le texte au format PDF]


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